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• 1594; bas lat. irreformabilis1 ♦ Dr. Qui ne peut être réformé. Jugement, arrêt irréformable.2 ♦ Que l'on ne peut corriger. « cet abus paraissait à tout le monde irréformable » (Voltaire).irréformableadj. DR Qu'on ne peut réformer. Jugement irréformable.⇒IRRÉFORMABLE, adj.A. — DR. Que l'on ne peut réformer. Arrêt, décision, jugement, loi irréformable. Toute puissance dont les décrets ne sont pas irréformables a au-dessus d'elle une autre puissance qui peut les réformer (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 136) :• Inscrite à la naissance des États-Unis dans une constitution révérée comme une charte politique irréformable, la séparation de l'État et des Églises y est considérée comme une formule idéale de liberté plutôt que comme un compromis inévitable...Philos., Relig., 1957, p. 46-14.B. — Usuel. Que l'on ne peut corriger, redresser en vue d'une amélioration.1. [Appliqué à un inanimé abstr.] Les abus dont il se plaint ne seront pas irréformables (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 370). Il [un paysan] endure [les vices] avec patience toute sa vie, les ayant jugés par avance irréformables (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1048).— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. [Les] libres penseurs qui souriront à la tentative de réformer l'irréformable (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 104).2. [Appliqué à une pers. ou à une collectivité] Tout être irréformable est nécessairement infaillible (BONALD, Essai anal. soc., 1800, p. 53). Elle [cette société] est mauvaise dans son essence et irréformable (CHARDONNE, Dest. sent., I, 1934, p. 134).REM. Irréformabilité, subst. fém., rare. Caractère de ce qui est irréformable. Jamais il [le pape] ne maintint d'une manière plus solennelle l'irréformabilité de ses jugements dogmatiques (J. DE MAISTRE, Pape, 1819, p. 105).Prononc. et Orth. : [
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]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Av. 1603 (CHARRON, Les Trois Veritez, III, 7, Adv. ds HUG.). Dér. de réformable; préf. ir-, var. de in-1 ou empr. au b. lat. irreformabilis « irréformable » (TLL). Fréq. abs. littér. : 16.
irréformable [i(ʀ)ʀefɔʀmabl] adj.ÉTYM. 1594, Charron; bas lat. irreformabilis, de ir- (1. In-), et bas lat. reformabilis, du lat. class. reformare. → Réformer.❖1 Dr. Qui ne peut être réformé. || Jugement, arrêt irréformable.2 (1764). Didact. ou littér. Qui n'est pas susceptible de réformation, de correction (→ Hérésiarque, cit. 2). || Des vices irréformables.1 (…) non seulement cet abus paraissait à tout le monde irréformable, mais utile (…)Voltaire, Dict. philosophique, Vénalité.2 Je ne prétends point réformer un monde irréformable.Léon Bloy, le Désespéré, p. 113.3 Sans doute (le paysan) cherche-t-il peu à se corriger. Mais on ne le voit pas non plus se faire illusion sur les défauts ou les vices qu'il endure avec patience toute sa vie, les ayant jugés par avance irréformables (…)Bernanos, Journal d'un curé de campagne, in Œ. roman., Pl., p. 1048.♦ (Personnes, groupes). ⇒ Incorrigible.❖CONTR. Réformable.DÉR. Irréformabilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.